IMPOLEST

 

 

PROBLEMATIQUE SCIENTIFIQUE
 
 

 

Pourquoi s'intéresser aux milieux estuariens?

 

Les estuaires sont des systèmes de transition entre un écosystème marin en aval, d’une part, et un écosystème fluvial en amont, d’autre part : schématiquement, ils s’étendent depuis la mer jusqu’à la limite d’influence des marées. Ils s’inscrivent ainsi dans un continuum, depuis les eaux fluviales douces soumises à la marée dynamique (éventuellement jusqu’à plus de 100 km en amont de l’embouchure) vers des eaux marines légèrement dessalées (environ 32 ‰).


Il s’agit d’écosystèmes complexes, caractérisés dans leur ensemble par une diversité d’habitats et de communautés biologiques liée à cette situation d’interface entre processus marins et fluviaux. Cette complexité n’est pas sans générer un certain nombre de difficultés en termes d’appréciation de l’intégrité ou de la dégradation des milieux estuariens et, par conséquent, d’estimation de l’impact potentiel d’un évènement accidentel. En effet, les peuplements d’un estuaire diffèrent le long des gradients environnementaux qui le caractérisent, d’amont en aval, et sont composés d’organismes adaptés et résistants aux variations de leur environnement (ex : salinité, température, turbidité, exondation…).

 

Outre les forçages naturels, l’anthropisation des estuaires participe à l’évidence au façonnement de la faune et la flore qui s’y trouvent : celle-ci a commencé en France dès le milieu du XIXe siècle et se poursuit encore aujourd’hui. Les estuaires connaissent ainsi une fragilisation des écosystèmes liée aux usages anthropiques et traduite par le morcellement des unités biologiques et par la réduction des zones intertidales en aval.

 

Cependant, en dépit de ces diverses atteintes à l’environnement, les estuaires constituent toujours un milieu favorable aux juvéniles de nombreuses espèces de poissons (nourricerie), et leur richesse ornithologique en constituent indéniablement l’un des atouts patrimoniaux majeurs.